Les paysages
Roux-Miroir , Sauvage Pommier par Erik Cuypers
Conditions météorologiques
Saison
été 2011
Milieu
Qualité du paysage

Situation :

Croisement de chemins de campagne au sud du village de Roux-Miroir, en allant vers le village d’Incourt.

Motivation du choix du paysage :

Paysage emblématique de la partie Nord de la Hesbaye brabançonne : openfield aux ondulations douces, ponctué de bosquets et d’arbres solitaires. Ces éléments verticaux, qu’ils soient naturels ou artificiels (comme le château d’eau sur la ligne d’horizon), forment des points d’appel dans ce paysage horizontal et mettent en valeur les vastes étendues agricoles qui, par ailleurs, laissent une place importante au ciel. Le tout dégage une harmonie certaine. A noter que les arbres solitaires marquent la présence de la route nationale 91 reliant Leuven à Namur et heureusement dépourvue de poteaux d’éclairage !

La pression consiste dans le fait que, à part le bosquet devant le château d’eau (inscrit, lui, en zone forestière), aucun des éléments arborés visibles sur cette photo ne bénéficie d’un statut de protection particulier. Ainsi, le gestionnaire des routes pourrait décider de couper les quelques arbres d’alignement le long de la RN 91. D’ailleurs, sur la gauche, un beau bosquet (vestige de l’ancien bois de Patruange) a été récemment transformé en champ. Pour l’instant, l’effet visuel de cette transformation est compensé par la présence d’un bosquet/parc un peu plus loin (extrême gauche de la photo), mais celui-ci, bien que contenant plusieurs arbres remarquables, n’est pas inscrit non plus en zone forestière ou en zone de parc.

Enfin, comme le chemin à l’avant-plan et partant vers la gauche fait partie d’un itinéraire de mobilité douce destiné à relier tous les villages de la Commune d’Incourt (la "Transincourtoise"), il va bientôt faire l’objet de travaux consistant à créer deux bandes de béton séparées l’une de l’autre par une bande herbeuse. Il est à espérer que le carrefour des deux chemins ne sera pas couvert d’une immense et inesthétique "dalle" de béton, comme on le voit trop souvent dans le cadre d’opérations de remembrement.

Modifications intervenues depuis la dernière prise de vue :

Les travaux d’aménagement de la Transincourtoise touchent à leur fin. La surface désormais bétonnée reste encore peu visible en raison de la boue séchée (ou sable ?) qui la couvre encore. Il faudra donc encore attendre avant de pouvoir de se faire une opinion précise sur le caractère esthétique de cette intervention.

Par contre, ce qui était à craindre est en passe de se produire : pour interdire le trafic motorisé (objectif louable, soyons clairs !), des panneaux seront placés (voir nouveaux poteaux à gauche du carrefour). On observe d’ores et déjà que leur hauteur pose problème : non seulement, ils seront très visibles car placés à une hauteur considérable, mais de plus, l’harmonie des lignes du paysage sera rompue (« griffes » verticales dépassant la ligne d’horizon depuis l’endroit de la prise de vue).

Via l’asbl « Ruralité – Incourt & Alentours », la Commune a été sensibilisée à ce sujet, mais elle a répondu qu’elle ne pouvait abaisser davantage les panneaux en vertu de la réglementation (le bas du panneau devant se trouver à une hauteur de 1m60 minimum, ce qui porte la hauteur totale au-delà de 2 mètres). Dans un paysage aussi ouvert, des panneaux plus bas passeraient-ils réellement inaperçus ? Une dérogation à cette règle générale (compte tenu de la spécificité et de la qualité paysagère du lieu) n’aurait-elle pas pu être obtenue ? Quoiqu’il en soit, tout porte à croire que les concepteurs de la réglementation (comme, sans doute, les concepteurs des panneaux de signalisation) ne sont que rarement des esthètes…

Autres photos de ce paysage :